Un road-trip de 3197 kilomètres en tout électrique, est-ce vraiment galère ?

Au départ de Bruxelles, les premiers mètres sont impressionnants, tout est XXL par rapport à mon véhicule personnel. La vision est excellente grâce à un siège positionné haut et de très larges surfaces vitrées.

Quelques réglages plus tard, il est temps de prendre la route. Après plus de 200 kilomètres, direction le Luxembourg via l’autoroute E411. Ce que je retiens alors c’est d’avoir un espace énorme, un véhicule très agréable à conduire et surtout, très facile à prendre en mains. Arrivé à la station IONITY de Messancy, quatre chargeurs sur six fonctionnent. C’était la même chose lors de mon essai de la Smart #1

À ce moment déjà, je ne comprends pas l’absence de détecteurs d’angles morts. Soit, on voit très bien dans les rétroviseurs. Il n’empêche que….

Arrivé chez moi, je charge un sac de matériel, une valise, quelques en-cas pour la route et pends quelques chemises qui feront le voyage en VIP au rang 2, accrochées à la verticale sur cintres s’il vous plaît. Les affaires de moto sont juste derrière les deux bacs estampillés "VW", à l'exception du casque.

Le véhicule est chargé à 100%, direction Munich. Je découvre pour la première fois la route qui me rappelle parfois des paysages de Suisse. C’est en environnement apaisant. Le revêtement est impeccable, il fait beau et chaud, bref tout se passe super bien. Je profite du  silence de fonctionnement de l’ID.BUZZ sur des portions souvent limitées à 80 ou 90 km/h.

Le planificateur fonctionne parfaitement et me permet de faire un arrêt d’une petite demi-heure sur le parking d’une station essence. Je remarque d’ores et déjà que le capital sympathie du véhicule n’est absolument pas comme les autres que j’ai pu tester jusqu’ici, à l’exception de supercars ou d’hypercars.

Mon téléphone, à l’intérieur charge par induction mais en l’absence de dissipation thermique, cela s’arrête en raison d’une surchauffe. Dommage. Heureusement, les prises usb et usb-c sont nombreuses, le chargement se fera donc par câble.

Je repars, la charge est à 100% et profite d’une portion autoroutière illimitée en Allemagne pour mettre le pied dedans… 150 km/h, amplement suffisant. Je reviens à 130 km/h et active le régulateur de vitesse adaptatif, vrai plus sur les roadtrip. Une pause plus tard et près de 600 kms engloutis, j’arrive sur Munich. 

Le logement que j’occupe ne propose pas de prise électrique. Ce n’était de toute façon pas un critère. Pas de fatigue ni de mal de dos, je suis aussi frais qu’au départ, il y a neuf heures.

Le lendemain, je me rends à Motorworld et me gare sur un parking improvisé juste à côté. Pas de bitume au sol et encore moins de chargeurs. Pas grave, il me reste 200 kms d’autonomie et je sais qu’il y a des chargeurs IONITY à 13 kms d’où je suis. La journée de tournage s’achève, je suis épuisé et rouler en électrique (donc boîte auto) est un plus que j’apprécie encore davantage à ce moment précis. Le Salon de Munich ouvre le lendemain, direction une station-service qui dispose également d’un restaurant et de six bornes IONITY. Seules quatre fonctionnent, heureusement il n’y a que trois voitures à ce moment-là. Ce sera ensuite une bonne nuit de sommeil et un véhicule chargé à plus de 90%.

Direction un parking autour des bâtiments de la Messe. 

Rien n’est indiqué et la police locale n’est d’aucune aide, il me demande d’ouvrir les portes latérales mais lorsque je demande où je peux me garer (tout ça en anglais), il l’ignore. Soit, 500 mètres plus loin, la route s’achève et je vois un parking aérien. La seule chose qui m’importe à ce moment là c’est la hauteur maximale de ce parking. 2.10m. La marge est serrée, le véhicule mesurant 1,92m de haut mais ça devrait passer. Ce que j’ignorais, c’est qu’une fois rentré, mieux valait avoir un véhicule avec un excellent rayon de braquage tant c’est serré. Ça tombe bien, c’est le cas.

Je repère des emplacements pour véhicules électriques. Je me gare en marche arrière en laissant juste de quoi ouvrir le hayon pour récupérer le câble. Je bip avec le badge que l’on m’a fourni et la charge se lance. Génial, je vais le récupérer complètement chargé le soir. En effet, aucun souci ici, 96% restants une fois de retour le soir au logement. Top !

Vu que le Salon est divisé en deux, j’utiliserai un Uber le lendemain pour visiter les différents stands répartis sur environ huit places dans le centre de Munich.

J’en profite pour visiter un peu Munich le troisième jour en prenant assez rapidement la direction de Barcelonnette dans les Alpes soit près de 900 kms. Le mercure affiche 36 degrés alors sur autoroute j'alterne entre vitres ouvertes et climatisation. Clim qui fait perdre jusqu'à 27 kilomètres d'autonomie.

Sur autoroute, les bornes IONITY fonctionnent très bien. Je vérifie la puissance de charge de façon systématique et tout est ok. Je n’utilise que ce réseau puisque ce sera principalement de l’autoroute, tout au moins au début.

Je vais m’arrêter dans le centre de Turin pour acheter un objectif grand-angle, mon nouvel appareil ayant été acheté à J-1 du départ. Le contraire serait trop facile. Je me gare sur une place dédiée au véhicule électrique avec une borne fonctionnelle mais le fait que la rue soit à sens unique m’empêche de pouvoir charger le véhicule. Prenons également en compte la dimension du véhicule et la longueur du câble de charge. Cela ne me pose pas de souci particulier mais ça aurait un plus d’autant que mon arrêt a duré environ 45 minutes.

L’objectif en ma possession, je repars en direction des Alpes françaises. Je ne compte plus les pouces en l’air ou les photos prises aux feux rouges. Ce fameux capital sympathie. Je jette un oeil au réseau IONITY et commence à chercher un hôtel. Minuit passé, je suis au milieu de nulle part et trouve des chargeurs par dizaine mais sans l’ombre d’âme qui vive. Je me charge et 40 min après, je fonce dormir car la journée fut particulièrement longue. 

L’hôtel dispose de petites bornes Tesla. Je m’y branche, ça fonctionne quelques secondes puis plus rien…. Je tente sur une seconde borne, identique. Rien n’y fait. A côté de moi, un autre véhicule y est branché et tout fonctionne. Tant pis, je suis toujours prévoyant donc cela n’est pas un souci.

Quelques heures plus tard, j’arrive en montage et là, l’autonomie fond comme neige au soleil, il faut dire que le dénivelé est prononcé et il y a de très nombreuses relances après des virages très serrés. Sans parler de la température qui s’est effondrée puisque même si le soleil est bien présent, le mercure ne dépasse pas 15 degrés.

Je regarde un petit peu le chemin qu’il me reste et je suis extrêmement vigilant à ma façon de conduire. J’arriverais à destination avec moins de 50 kms d’autonomie. Pra Loup est une destination pour skier avec deux endroits où se charger. Mon logement se trouve en hauteur, dans une résidence à Pra Loup 1500. Je demande si dans le parking souterrain il y a des prises de courant. Aucune… bon, pas bien grave, je sais qu’il y a des stations à 22 kW. Sauf que c’est à Pra Loup 1600. Comprenez, pas à côté et que je ne pourrais pas revenir au logement à pied. 

Et à Barcelonnette, où je suis pour couvrir l’Alpes Aventure MotoFestival ? Une rue où se trouve des bornes n’est pas accessible en raison de l’évènement et l’autre, accessible n’est pas fonctionnelle. J’ai contacté l’assistance, très sympa mais qui s’est retrouvé prise au dépourvu. La seule solution ? Pra Loup 1600. Bref de 22h à 2h30 du matin j’étais immobilisé. Quand je dis qu’il faut parfois planifier et avoir du temps pour voyager en 100% électrique. J’en ai tout de même profité pour uploader la vidéo de l’évènement moto en faisant un partage de connexion.

En quatre jours sur Barcelonnette, j’ai passé plusieurs heures à parler du véhicule, à le présenter. Rappelez-vous, ce capital sympathie. Entre nostalgiques du combi ou curieux de la nouveauté, ce sera plus de 50  personnes au total avec qui j’échangerais. Mention spéciale pour Gérard et Maryse (France to Américas sur Facebook) avec qui j’ai eu un échange incroyablement enrichissant !

Chargé à 98% et l’évènement passé, je me dirige vers Annecy soit un peu moins de 300 kms. Je m’arrête dans un camping sur les bords du lac de Serre-Poncon. On m’indique un lieu pour faire des images aériennes. Un endroit sublime, le soleil est présent, c’est un régal ! J’ai une pensée pour le cycliste qui est venu me voir lors du tournage des séquences en drone à côté du lac et qui voulait absolument voir l’ID.BUZZ.

Une demi-journée passe et j’arrive chez le spécialiste de l’airbag moto, In&Motion où, sans rien demander l’un des membres de ladite société sort son véhicule pour me permettre de recharger l’ID.BUZZ. Hyper sympa, merci ! J’y suis resté l’après-midi puis direction Annecy le vieux. Le lendemain matin, j’irais me charger sur une station IONITY composé de 4 prises, toutes occupées. Je patiente une bonne demi-heure et me charge quasi complètement. 

C’est désormais l’heure de rejoindre mon domicile. 600 kilomètres à parcourir et deux arrêts. A peine le temps de vider le véhicule, l’aspirer, le recharger, l’heure du réveil a sonné. Je prends la route direction Bruxelles pour ramener le véhicule avec lequel j’aurais parcouru 3197 kilomètres. J’aurais passé 50 heures et 22 minutes derrière le volant avec une vitesse moyenne de 65 km/h pour une consommation de 20,5 kWh/100 km.

Au final, j’ai adoré le confort avec notamment deux accoudoirs, un siège aux petits oignons, une excellente visibilité, des suspensions qui font correctement le travail pour peu que le revêtement soit de bonne facture. L’espace à bord est bien entendu un gros plus avec cette banquette coulissante ou encore un coffre divisé en au moins deux parties et un plancher totalement plat, très pratique pour transporter une planche de surf ou aider lors d’un déménagement. Je vous invite à regarder l'essai en vidéo en bas de page qui donne un aperçu plus concret des aspects positifs et négatifs de l'ID.BUZZ

Il est temps pour moi de le brancher pour qu’il retrouve son autonomie maximale et de repartir en Cupra Formentor. 

Merci à D’Ieteren pour leur confiance.