10/11/2018
5703 kms au volant de la 308 SW GT
Partir en vacances en avion pour se reposer ? J'avoue avoir du mal avec le concept. Si l'envie parfois de freiner un peu les essais est là, la passion reprend rapidement le pas. Pour preuve ce roadtrip qui, de Poissy jusqu'en Sardaigne m'aura permis de voir ou revoir la région des Cinque Terre, Pise, Florence, Sienne et Rome pour un total de 5703 kilomètres. Autant vous dire que si vous avez des questions sur la Peugeot 308 SW, n'hésitez pas, j'ai pu en explorer les moindres détails.
A 8h30 pile, je suis devant l'entrée principale du parc presse Peugeot, la première étape faisant 1022 kilomètres, hors de question de perdre une minute. Le plus long ? Le transfert des affaires ! A savoir trois valises, deux grands sacs, une glacière électrique, un bateau, un abri pour la plage, une tente et bien entendu l'intégralité du matériel de tournage. Tout cela se faisant assez rapidement, il est temps de configurer le GPS tout en se dirigeant vers la porte de sortie. Je souhaite bonne journée au garde et les choses sérieuses commencent.
Il mesure un peu de plus de 4800 mètres de haut et ça va être la première fois que je l'emprunte ! J'ai hâte de voir comment la 308 SW se comporte dans les enchaînements rapides de montagne. C'était sans compter sur l'heure d'attente pour payer le passage. Du stop&go pendant.... une heure. Les enchaînements rapides attendront. Et l'heure d'arrivée prend, en une fraction de seconde une petite claque. Une bouteille d'eau distribuée plus tard, le feu est rouge. Impatient, j'accélère à la première lueur du "vert" et m'engouffre dans ce géant de plus d'onze kilomètres aux règles dès plus strictes depuis l'incendie de 2009.
A l'arrivée, l'Italie, terre promise ! Ok, j'exagère.
Quoique... le système de navigation me fait emprunter des routes de plus en plus petites jusqu'à l'évidence. Je n'ai pas de 4x4 et doit rebrousser chemin, même si celui-ci est le plus court. Imaginez faire demi-tour de nuit dans une virage en épingle incliné et non asphalté. C'est drôle, très drôle.
Je clique sur le "moins" et le GPS me sert à afficher la carte. Je vais passer par là, enfin essayer. Il est plus de 23h et j'arrive enfin à destination. Après une nuit de repos bien mérité, je gare la 308 SW dans un parking privé, à l'abri des regards. Elle pourra pleinement se reposer quelques jours. Je la troque contre un pass en train de quarante huit heures. C'est d'ailleurs l'idéal pour visiter la région des Cinque Terre, particulièrement difficile d'accès en voiture pour ne pas dire impossible.
Après à peine plus d'un millier de kilomètres et un ravitaillement du bloc 2.0L qui développe 180 chevaux (et équipé du Stop&Start), pas de douleur dorsale particulière ni de fatigue.
La 308 SW se roule bien, elle qui dispose d'aides à la conduite fortes utiles sur de longs trajets et d'un amortissement relativement doux. Le petit volant faisant partie de l'i-cockpit, la boîte automatique à huit rapports et le régulateur de vitesse adaptatif sur trois niveaux font le reste.
Il est déjà l'heure de tout remettre dans le coffre et de se diriger vers Florence en passant par Pise pour une première partie d'une centaine de kilomètres. A proximité d'un centre ville au "trafic limité", comprenez interdit aux voitures à deux ou trois exceptions près à Pise, je trouve une place de parking à quelques encablures seulement de l'attraction principale. Au moment de payer l'horodateur, il y a une information collée sur le côté de ce dernier qui indique de ne rien laisser d'apparent dans la voiture car ici sévissent des pickpockets. Rassurant ! Fort heureusement ce n'est qu'une étape. A défaut d'avoir la 308 SW avec la tour, ce ne sera que cette dernière que j'aurais immortalisé sur la carte SD.
Il fait chaud, très chaud, comprenez plus de 40°C, le store électrique du toit panoramique reste définitivement fermé. La climatisation bi-zone, elle par contre fonctionne à plein régime, même sous les arbres de Toscane.
Moins d'une centaine de kilomètres après, arrivée sur Florence en fin d'après-midi. Bien garée derrière un immense portail motorisé, la 308 SW se repose à l'ombre. Les portières s'ouvrent, la chaleur s'engouffre dans l'habitacle. J'ai rarement déchargé un véhicule aussi rapidement.
La circulation est telle que les aides à la conduite à l'image du système de surveille des angles morts est plus que pratique. La conduite en Italie est souvent folklorique alors autant user d'artifices pour s'y freiller un chemin aussi sur que possible.
Sur place, l'histoire occupe naturellement une place très importante, tout comme la gastronomie. A ce propos, je vous recommande le restaurant "La Scaletta" qui, en plus de servir d'excellents plats offre une vue panoramique sur la ville. Voici une photo prise depuis là.
Après deux jours et demi sur Florence, il est temps de retrouver ma monture. Quelques secondes après m'être installé, je lance une musique en Bluetooth et profite du système Hi-fi DENON. J'en viens à me dire qu'il est dommage que je ne puisse pas partager cela avec vous en raison de droits d'auteur sur YouTube. Cap plus au sud avec, au programme une première étape de 80 kilomètres.
L'objectif étant d'arrivée à Sienne afin de voir ses nombreux bâtiments de l'époque médiévale. La ville a fait installer de nombreux escalators et heureusement car cela ne fait que grimper ! Mais quel spectacle une fois en haut ! C'est très joli et les ruelles permettent d'échapper quelque peu au soleil brûlant. Dans l'après-midi, retour à la voiture, l'idée étant de rallier Rome en soirée. 235 kilomètres plus loin, l'arrivée dans la capitale se fait sans encombre, entre scooters qui déboulent absolument de toute part et trafic intense. Le plus stressant sera peut-être de devoir laisser le véhicule à l'extérieur. Arrivée vendredi, il faut acheter l'équivalent d'un ticket de jeu à gratter en indiquant combien de temps je vais rester et le laisser sur le tableau de bord. J'en ai eu pour quatre euros.
Je relativise car le logement est à deux minutes à pied du Vatican et que la Polizia locale effectue des rondes très fréquentes. Qui plus est, c'est un quartier très tranquille, mais tout de même, je suis à Rome ! Mon hôte est journaliste automobile, ce qui tombe plutôt bien pour discuter...
Je reçois des adresses pour boire un verre, manger, où se trouve le métro, etc. Est-il utile de vous indiquer que la 308 SW ne bougera pas d'un centimètre ? Moi qui n'apprécie déjà pas rouler à Paris, il est hors de question que je pilote conduise à Rome.
Faire une visite sous plus de 40°C relève plus d'une épreuve mais je joue le jeu ! Les vendeurs d'ombrelles ont le vent en poupe mais je ne céderais pas à la tentation, lunette vissée sur les yeux. Le nombre de bouteilles d'eau que j'ai dans le sac à dos fond comme neige... au soleil.
Ma folie n'ayant d'égale qu'elle-même, visite guidée également l'après-midi, entre midi et 16h. Je vous laisse imaginer à quel point le couché du soleil et donc une relative baisse de la température est appréciée à sa juste valeur.
Retour pour quelques heures de sommeil bien mérité en jetant un coup d'oeil discret à la voiture. Elle n'a rien, tout va bien.
De la marche, beaucoup de marche et des coups de soleil, voilà comment je pourrais résumer le séjour sur Rome. Il est très tôt lorsque je charge la 308 SW qui m'emmènera jusqu'à Civitavecchia, port maritime ou de très grosses barques chargent de l'humain, du fret et des mécaniques.
C'est un moment que j'attends depuis plusieurs mois, la traversée pour arriver en Sardaigne. Il faut dire que c'est la quatrième fois que j'y vais... J'adore l'île, sa population, son climat, ses nombreuses activités, ses routes, etc.
Après une traversée de jour, l'arrivée en soirée sur Olbia me booste, il faut dire que je me sens ici comme à la maison avec mes habitudes, mes points de chutes, mes connaissances, etc.
De plus, je peux enfin exploiter pleinement les 180 chevaux du bloc 2.0L et "étudier" le comportement du break aussi bien en relance sur autoroute que dans des virages serrés du côté de Porto Cervo. Je m'éclate comme un gosse, Giovanotti dans les oreilles à fond via Apple Car Play ! Ce genre de moment magique où l'on ressource les batteries. Bref, j'active le mode sport puis écrase la pédale lors d'un dépassement sur une chaussée montrant de sérieux signes de vieillesse, l'amortissement se révèle vraiment bon et s'il n'efface pas les aspérités, il gomme et lisse quelque peu le macadam. Le paysage défile de plus en plus vite, je pense qu'il est temps de lever le pied.
Si en plus, vous avez activé les sièges massants, alors là.... vous faites nord-sud, sud-nord, vous changez le programme de massage puis nord-sud, nord-sud... Je pourrais continuer longtemps ainsi.
Ravitaillement de la bête au Auchan à Sassari (le moins cher du coin) puis direction le restaurant à Alghero où les fruits de mer se dégustent depuis une terrasse panoramique (encore une).
Après ça, retour au bercail en lavant préalablement le véhicule afin qu'elle soit propre pour le tournage vidéo.
Olbia, Porto Cervo, Alghero, Sassari, Argentiera, Bosa, Macomer, Capo Caccia, Castelsardo, Stintino, Porto Torres, Oristano, Piscinas, l'île de la Maddalena et Caprera sont quelques-uns des endroits que j'ai, pour la plupart revu.
Immatriculation française, matériel de tournage, des endroits souvent magnifiques, il n'en fallait pas plus pour que locaux et touristes posent des questions. C'est aussi comme cela que l'on partage une passion, d'autant que la marque au lion est très peu représentée sur l'île.
De la mer bleu turquoise à Stintino à l'intérieur des terres de Macomer en passant par les dunes de Piscinas ou encore le complexe nuragique Su Nuraxi à Barumini, le voyage s'est déroulé à merveille.
Les jours passent vite, trop vite, il est déjà l'heure de reprendre la route. Direction Gênes après onze heures de traversée, une nuit dans le sud helvétique puis cap tout au nord. Un petit pincement au coeur au moment de la quitter car, malgré tout, on s'attache rapidement à ce joli félin français.
Après 5703 kilomètres à son bord, il est l'heure de faire le bilan.
Ce que j'ai le plus apprécié est notamment le design, le look assez sportif avec notamment de belles jantes. Ensuite le confort tant au niveau de la sellerie, les sièges massants, l'amortissement. Enfin, l'info divertissement avec le système Hi-fi DENON.
A contrario, le système de navigation aurait du être à jour car en lieu et place de routes de montagne, j'aurais préféré qu'il me propose une équivalence d'autoroute. La boîte EAT8 est bien mais il y a quelques détails qui peuvent être optimisés, à l'image de ces à-coups entre la deux et troisième vitesse. Enfin, la résolution de la caméra de recul est également à revoir.
En résumé, la 308 SW GT est un break au volume plutôt généreux (jusqu'à 1660 litres), à la consommation moyenne plus que raisonnable au regard du poids total et aux équipements technologiques modernes.
